Aller au contenu

Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/10

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La révolution Péruvienne, si longtemps attendue, éclata enfin. La lutte s’engagea entre les créoles et leurs oppresseurs ; elle fut sanglante, acharnée, sans merci ; les Espagnols furent définitivement chassés du Pérou, de même qu’ils l’avaient été de toutes leurs autres colonies américaines.

Seul le Callao leur resta provisoirement.

Don Diego Quiros de Ayala, fortement appuyé par ses amis et ceux de son gendre, dont les services pendant la guerre avaient été hautement appréciés, fit valoir ses droits sur ses biens placés sous séquestre par l’autorité espagnole, et sur les mines dont son ex-associé, don Estremo Montès, avait si malencontreusement pour lui essayé de s’emparer.

Ces droits furent reconnus sans difficultés ; don Diego Quiros rentra facilement dans la totalité de son immense fortune ; il devint, pour ainsi dire, du jour au lendemain, un des plus opulents propriétaires du Pérou.

Après avoir réglé ses affaires, ce qui exigea un temps assez long, don Diego Quiros fixa définitivement sa résidence à Lima, où il s’installa calle de Bodegones, dans un magnifique hôtel, bâti par un grand seigneur espagnol, et qu’il acheta presque pour rien. Il avait en même temps acheté une délicieuse maison de campagne ou quinta, ainsi que disent les Péruviens, au charmant village du Chorrillo, situé sur le bord de la mer.

C’est au Chorrillo que toute la haute société liménienne se donne rendez-vous pendant la saison la plus chaude de l’année, pour jouir de la brise rafraîchissante du large, prendre des bains de