Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/101

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en reconnut deux : le docteur Arrault et don Diego Quiros ; les autres, Olivier l’apprit plus tard ; étaient des médecins.

Il y avait consultation entre eux.

Fait étrange et digne de remarque : tous ces médecins étaient du même avis, sans doute pour la première fois depuis qu’ils exerçaient leur noble et utile profession, utile à eux surtout.

Au gémissement poussé par le jeune homme, ils se retournèrent vers lui, et dessinèrent un mouvement comme pour se rapprocher du lit ; mais ils se ravisèrent et reprirent leur discussion interrompue ; seul don Diego Quiros termina le mouvement commencé, et s’approcha avec empressement du malade.

Don Diego était vêtu de noir, son visage était livide ; sa physionomie avait une profonde expression de tristesse, contenue avec peine.

— Mon pauvre enfant, dit-il au jeune homme d’une voix douce et affectueuse, en se penchant vers lui, vous avez donc enfin repris connaissance !

— Hélas ! répondit le malade d’une voix faible et plaintive, pourquoi suis-je condamné à vivre encore, quand elle n’est plus !

— Courage, mon ami ! reprit don Diego en soupirant et en essuyant ses yeux pleins de larmes ; voyez, moi ! La douleur ne tue pas, puisque je vis, et que j’ai la force de vous soutenir et d’essayer non de vous consoler, mais de vous rendre le courage, moi qui ne me consolerai jamais !

Olivier poussa un gémissement ; ses pleurs redoublèrent.

– Dites-moi, je vous en supplie, ce que l’on a