Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/109

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Ainsi, bonne mère, reprit Ivon, vous répondez de la vie de mon matelot !

– Mayava en répond, dit-elle d’une voix gutturale ; dans quinze soleils après celui-ci, le jeune guerrier face-pâle montera à cheval.

— Oh ! oh ! si promptement que cela ? s’écria Ivon avec admiration.

— Dans quinze soleils, j’ai dit ; Mayava reviendra demain.

Et elle sortit.

— Pardieu ! s’écria le docteur Arrault, je suis curieux de suivre cette cure extraordinaire ; si elle réussit, je n’aurai plus qu’à brûler mes diplômes.

— Elle réussira, je vous en réponds, moi aussi, docteur, dit don Diego en rentrant. Cette vieille Indienne est née dans une des tribus Comanches de l’Arizona ; je ne sais à la suite de quels événements elle est venue se fixer dans les établissements de la Sonora ; elle a été amenée ici par un capitaine français qu’elle a guéri, en quelques jours, d’une blessure réputée incurable ; ce capitaine, sur sa demande, l’a débarquée au Callao, et a déposé pour elle, entre les mains du consul français, une somme qui la met à l’abri du besoin. Je lui ai vu faire des cures merveilleuses, au moyen de simples dont les qualités sont connues d’elle seule.

— Dieu veuille qu’elle réussisse cette fois encore ! s’écria Ivon.

— Pour ma part, je le désire vivement, dit le docteur.

Don Diego Quiros quitta alors la chambre, après avoir salué les deux hommes,