Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/110

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Olivier dormit pendant douze heures d’un sommeil calme et réparateur.

À l’heure dite, l’Indienne reparut ; le blessé lui sourit, ce qui sembla lui faire grand plaisir.

Elle enleva le cataplasme avec une légèreté de main admirable, et mit la jambe à nu.

L’enflure avait diminué, les chairs avaient perdu cette teinte violâtre qu’elles avaient la veille.

On voyait poindre une quantité de points blancs autour de la plaie.

— Regardez, dit l’Indienne.

Le docteur se pencha sur la blessure, qu’il examina attentivement.

— C’est incroyable murmura-t-il voici les esquilles demeurées dans la blessure qui sortent d’elles-mêmes et pointent de toutes parts !

Il choisit une pince en argent dans sa trousse et regarda l’Indienne.

— Faites, dit-elle laconiquement.

Le docteur commença alors à extraire tous ces fragments de bois restés dans la plaie et qui l’envenimaient ; il y en avait un grand nombre. L’opération fut longue.

— Demain, les autres partiront à leur tour, dit la vieille Indienne.

Et s’adressant à Olivier :

— Mon fils souffre-t-il autant ! lui demanda-t-elle en langue comanche.

— Non, ma bonne mère, répondit-il dans le même dialecte je me sens beaucoup mieux.

— Demain, mon fils sera bien, répondit-elle affectueusement.

Elle procéda alors à un pansement, en tout semblable à celui de la veille.