Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/113

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lard, si stoïquement résolu et qui souffrait avec une si courageuse résignation.

Ivon Lebris tressaillit de joie lorsque Olivier lui donna l’ordre de tout préparer pour le départ. Ce fut avec des acclamations joyeuses que les matelots accueillirent leur capitaine, lorsqu’il vint les visiter à bord et leur annoncer que bientôt on lèverait l’ancre.

La veille de son départ, vers le soir, Olivier venait de faire ses adieux définitifs à la tombe de sa Dolorès bien-aimée ; il se rendait chez don Diego Quiros il marchait la tête penchée sur sa poitrine et le front chargé de sombres nuages, lorsqu’il se trouva à l’improviste face à face avec la vieille Indienne, à laquelle il devait de vivre encore.

Le jeune homme serait passé devant elle sans la voir, si elle ne l’avait pas accosté la première.

Après sa merveilleuse guérison, Olivier avait voulu la récompenser généreusement, mais elle avait décliné toutes ses offres, avec un entêtement auquel il n’avait rien compris, et qu’il lui avait été impossible de vaincre.

— Mon fils part ? lui demanda-t-elle.

— Oui, bonne mère, répondit-il demain j’aurai quitté le Callao.

— Mon fils va bien loin ? reprit-elle.

— Oui, je vais faire une croisière dans l’Atlantique, puis je reviendrai sur les côtes du Mexique.

— Ah ! fit-elle avec émotion.

— Je ne serais pas parti sans vous dire adieu, bonne mère, et insister encore auprès de vous pour vous faire accepter une preuve de ma reconnaissance. Je n’oublie pas que je vous dois la vie.