Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Olivier passa ainsi quelques jours assez agréablement ; Mayava avait averti ses amis que le chasseur blanc avait un grand chagrin dans le cœur ; qu’il recherchait la solitude, et que rien ne lui était plus pénible que d’être troublé dans ses méditations.

Cette recommandation de la vieille Indienne avait suffi pour qu’on laissât le jeune homme complétement libre de ses actions, et que personne n’essayât de le tourmenter par une curiosité indiscrète.

Les Peaux-Rouges possèdent au plus haut degré le sentiment des convenances ; en fait de délicatesse, ils en remontreraient aux peuples les plus civilisés. Olivier jouissait donc, sans crainte d’être troublé par personne, du repos et du recueillement qui lui étaient indispensables pour remettre un peu d’ordre dans son esprit ébranlé par les affreuses secousses qu’il avait éprouvées.

Quelques jours s’écoulèrent ainsi ; mais ce désœuvrement, si en dehors des habitudes du jeune capitaine, commençait à lui peser sérieusement ; il songeait à s’éloigner de ses nouveaux amis, lorsqu’un matin, un peu après le lever du soleil, il fut tiré de ses méditations par des cris joyeux et le bruit toujours croissant de plusieurs chevaux qui arrivaient rapidement du côté de son calli.

Tout à coup le bruit cessa, la claie servant de porte à son habitation s’ouvrit, et plusieurs guerriers, au nombre desquels se trouvait l’Œil-Brillant, firent irruption dans l’intérieur du calli.

Olivier s’était levé pour aller au-devant de ses