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CHAPITRE XI

DE LA GRANDE SURPRISE D’OLIVIER EN RECONNAISSANT SON PÈRE.


Nous précéderons les deux voyageurs à Madrid, et nous conduirons notre lecteur calle de Alcala, non loin de la Puerta del Sol, et, le prenant par la main, nous le ferons pénétrer dans un magnifique palais dont nous avons, au Prologue de cette trop véridique histoire décrit la façade, sans pourtant pénétrer dans l’intérieur.

Cette fois, nous franchirons les portes de cette magnifique demeure ; nous traverserons ses patios moresques, ses bâtiments sarrasins, dont l’architecture élégante et essentiellement orientale rappelle l’Alhambra de Grenade par la pureté de ses sculptures et de ses capricieuses dentelles de pierre découpées avec ce fini et cette science perdus aujourd’hui, et dont les Arabes ont emporté le secret avec eux quand ils ont quitté l’Espagne ; nous entrerons dans un immense corps de logis, et, après avoir rapidement traversé plusieurs pièces encombrées de serviteurs et meublées avec un luxe princier, nous soulèverons une portière en tapisserie de Flandre du quatorzième Siècle ; cachant une porte en bois de cèdre à double battant dont les ferrures sont en argent massif.