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Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/24

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Le temps mi magnifique, le vent constamment favorable ; la traversée, fort courte, se fit presque sans toucher aux bras et aux écoutes.

Ils passèrent devant Cadix, franchirent le détroit de Gibraltar, et vinrent enfin mouiller devant Gênes, dont l’aspect grandiose ravit doña Dolorès, et lui donna une haute idée des merveilles qu’elle serait bientôt appelée à voir dans cette vieille Europe, dont elle avait si souvent entendu faire dans son enfance des récits exagérés, et dont elle connaissait à peine quelques villes, entrevues en passant et dont elle n’avait conservé qu’un très-incomplet souvenir.

La première personne que les deux époux rencontrèrent en débarquant fut M. Maraval.

Il les attendait sur le quai, le sourire aux lèvres et le cigare à la bouche.

M. Maraval était arrivé depuis deux jours seulement ; doña Carmen, un peu souffrante, n’avait pu, à son grand regret, quitter Cadix ; mais lui se proposait d’accompagner ses amis dans leur voyage à travers l’Italie et la Suisse, ce qui mit le comble à la joie de doña Dolorès, qui, sachant que M. Maraval était le meilleur ami de son mari, éprouvait une profonde affection pour lui, même avant de le connaître intimement.

De son côté, M. Maraval fut charmé de doña Dolorès, chez laquelle il ne tarda pas à reconnaître toutes les précieuses qualités de cœur et d’esprit qui forment la véritable femme ; il félicita chaleureusement son ami sur son bonheur et se mit aussitôt à adorer platoniquement la charmante jeune femme et à la traiter comme une sœur chérie : ne l’avait-il pas connue enfant !