Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/250

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— Tout simplement parce que je l’habite, mon cher capitaine.

— Tant mieux encore, cela fait que nous nous verrons plus souvent.

— Tant que vous voudrez.

— Je comprends : vous avez entendu dire que j’étais ici avec don Jose, et vous êtes accouru.

— C’est cela même, mon ami.

— Ah pardieu ! voilà une charmante rencontre et qui me réjouit fort ! Voulez-vous que je vous embrasse, don Carlos ?

— Si je le veux ! s’écria-t-il en lui ouvrant les bras.

Les deux hommes, en proie à une vive émotion, se tinrent assez longtemps enlacés, ni l’un ni l’autre ne songeant à dissimuler ce qu’il éprouvait et s’y laissait, au contraire, aller avec bonheur.

Le banquier, auquel on ne prenait pas garde, s’était mis un peu à l’écart il suivait cette scène avec un intérêt profond.

— Là ! reprit gaiement Olivier, causons un peu maintenant, puisqu’on nous en laisse le temps.

— Causons, soit, cher capitaine.

— Vous devez être étonné de me voir dans cette maison ?

— Oui, je ne vous attendais pas aussi tôt.

— Comment ? Saviez-vous donc que je devais y venir ?

— Mais oui.

— Il serait possible ! Mais alors vous connaissez donc mon père ? vous êtes sans doute un de ses amis ?

Le vieillard sourit avec bonté ; il prit dans la