Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/293

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— Il vous semble mal, cher frère ; je vous ai enlevé et je vous conduis chez notre ami don Jose Maraval, auquel j’ai envoyé hier un courrier, et qui nous attend aujourd’hui à déjeuner, à midi

— Ah ! voilà une délicieuse surprise que vous me faites, Santa ! s’écria-t-il avec émotion, en lui baisant tendrement la main ; ah ! les femmes seront toujours nos maîtres ! Avec quelle charmante perfidie vous avez mené cette petite trahison ! comme vous m’avez bien trompé !

— Bah ! les hommes ne doivent-ils pas toujours être trompés par nous pour être heureux ?

— C’est selon dit Olivier en riant ; il ne faut pas pousser cela trop loin.

Pendant qu’ils causaient ainsi, le yacht marchait. La distance entre Puerto-Real et Cadix est très-courte ; elle fut bientôt franchie. Une voiture découverte, aux armes de la marquise, attendait sur le quai ; près de la voiture, deux hommes causaient en fumant.

Le yacht vint se ranger bord à quai ; les voyageurs débarquèrent.

Les deux hommes s’étaient élancés à la rencontre des arrivants ; Olivier serra la main du premier et se jeta dans les bras du second, qu’il embrassa à plusieurs reprises.

La marquise regardait cette scène en souriant.

— Ma sœur, dit Olivier avec émotion, en lui désignant l’homme qu’il venait d’embrasser si longuement, j’ai l’honneur de vous présenter mon plus ancien et mon meilleur ami, M. Ivon Lebris.

Le jeune homme salua respectueusement ; la marquise lui rendit son salut, et, lui tendant la main avec un délicieux sourire :