Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/296

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interrompue de fêtes et de promenades, tantôt à Cadix, tantôt à Puerto-Real ; les deux familles s’étaient confondues en une seule.

Ainsi que l’avait désiré sa sœur, Olivier lui avait fait visiter le Lafayette ; ils y revinrent plusieurs fois ; la cabine d’Olivier était restée telle qu’il l’avait disposée pendant qu’il commandait le Hasard.

Ce fut dans cette cabine qu’Olivier voulut raconter à sa sœur l’histoire si touchante et si triste de la pauvre Dolorès ; ce récit arracha bien des larmes à la marquise, larmes que le frère et la sœur confondirent toujours, car ils étaient aussi émus l’un que l’autre pendant cette longue histoire.

Cependant le jour du départ de M. Maraval arriva, comme tout arrive, à son heure ; la veille de l’embarquement les deux familles dînèrent à bord du brick.

Olivier et sa sœur restèrent à bord jusqu’au dernier moment. Olivier eut une longue et secrète conversation avec son matelot Ivon, puis il fallut songer à se séparer. Les adieux furent tristes ; Olivier ne pouvait pas s’arracher des bras de ses amis.

Cent fois le mot : Adieu ! avait été prononcé, et l’on restait toujours ensemble ; le navire était sous voiles, il fallut enfin se décider à le quitter.

— Au revoir dit Olivier à M. Maraval et à sa femme. Souviens-toi ! ajouta-t-il en s’adressant à Ivon Lebris.

— C’est là ! répondit le Breton en se frappant la poitrine.

Olivier se jeta dans le canot, où déjà sa sœur