Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/314

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dans un refuge sacré. Attendez-moi donc, si ce n’est cette nuit, du moins, je l’espère, demain aussitôt le jour. Séparons-nous donc, mon frère, et à demain.

— Je vous obéis, je me retire ; mais je vous en supplie, ma sœur, soyez prudente ; ne vous laissez pas emporter par votre trop juste colère ; songez à vos enfants, et souvenez-vous que la violence perdrait tout.

— Je suivrai votre conseil, mon frère ; je penserai à mes enfants, je serai prudente. Embrassons-nous, Olivier ; à demain et bon courage !

— Bon courage et à demain, ma sœur dit-il en l’embrassant et la serrant dans ses bras.

Le marquis et la marquise de Palmarès habitaient à Madrid l’hôtel Salaberry, dont le duc avait mis une aile tout entière à leur disposition, afin d’avoir plus souvent près de lui sa fille, qu’il adorait.

La voiture s’arrêta devant l’hôtel ; un valet de pied s’approcha de l’une des tourelles et frappa aux vitres, en ordonnant d’ouvrir la porte à l’équipage de la duchesse de Palmarès.

Olivier dit une dernière fois adieu à sa sœur, sauta à terre et s’éloigna d’un pas rapide, tandis que la voiture s’engouffrait avec un roulement sinistre sous la voûte de la porte de l’hôtel Salaberry.

— Pauvre Santa ! murmura-t-il en soupirant.

Il était à peine dix heures du soir, la Puerta del Sol étincelait de lumières et regorgeait de monde.

Olivier entra au palais ; il s’informa aux huis-