Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/378

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— Que Santiago le Mineur étant honoré dans l’église souterraine de Compostelle, tandis que le Majeur l’est dans celle dont les clochers s’élèvent dans les airs, vous concluez que, par amour pour la ligne courbe, le duc doit être dévot à…

— C’est cela même, ma cousine ; ainsi vous avez fait un vœu à Santiago le Majeur ?

— Oui, mon cousin, et je me suis dérangée tout exprès de ma route pour vous faire une visite.

— Voilà qui me charme, ma cousine, et dont je vous suis très-reconnaissant ; cependant il me semble que, dans le mot que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire, vous me parlez d’une affaire importante.

— Croyez-vous ?…

— Je n’en suis pas sûr, mais il est facile…

— Non, ce n’est pas la peine, mon cousin je me souviens maintenant d’avoir, en effet, écrit cela ; je ne sais pourquoi, car véritablement je n’ai rien de particulier à vous dire…

Il y eut un assez long silence ; la duchesse semblait être de plus en plus mal à son aise.

— Tenez, ma cousine, dit enfin Olivier avec un bon sourire : jouons cartes sur table, voulez-vous ?

— Certes, je ne demande pas mieux ! s’écria-t-elle d’une voix fébrile, car je ne sais véritablement comment…

— Entamer la mission difficile dont vous a chargée votre mari ; je vous éviterai cet ennui, ma cousine, interrompit-il toujours souriant.

— Eh quoi ! mon cousin, vous savez ?

— Je sais tout, ma cousine ; vous allez en juger, écoutez-moi bien. Votre mari tremble en ce moment, non pas de ce que sa fortune est plus qu’à