Aller au contenu

Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’approcha vivement de l’inconnu, et, après l’avoir salué :

Mme la duchesse vous a demandé plusieurs fois, monsieur le comte, dit-il à voix basse ; elle est très-inquiète.

— Y a-t-il du mieux ? demanda l’inconnu sur le même ton.

— Hélas ! non, monsieur le comte ; le médecin perd tout espoir de la sauver. Avez-vous réussi ?

— Oui, le voici.

— Dieu veuille que cette visite apporte quelque soulagement à ma pauvre maîtresse !

L’inconnu ne répondit pas ; l’huissier ouvrit une porte en acajou à double battant.

— Venez, dit-il.

Et il précéda les deux hommes à travers plusieurs pièces somptueusement meublées ; il s’arrêta devant une porte cachée par une lourde portière de velours, et, après l’avoir soulevée :

— Frappez deux coups légers, monsieur le comte, dit-il.

L’inconnu frappa.

La porte s’entr’ouvrait aussitôt.

— C’est moi, le comte de Villa-Hermosa, dit-il la personne me suit.

— Dieu soit loué ! s’écria une voix de femme, il est temps encore !

Le comte fit signe à Olivier de le suivre ; une portière intérieure avait été soulevée ils entrèrent ; derrière eux, la porte se referma sans bruit.

La pièce dans laquelle Olivier avait pénétré, et qu’il inspecta d’un regard rapide, était une chambre à coucher de femme du plus haut monde ; somptueuse, mais dans un complet désordre ; un grand