Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/42

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— Très-clair, mais vous avez ma parole, monsieur, répondit l’inconnu en se redressant avec dignité.

— C’est bien ; marchez, je vous suis.

— Venez, alors !

Ils se mirent aussitôt en marche l’un derrière l’autre.

L’inconnu allait en avant.

Ils eurent bientôt laissé la ville derrière eux ; leur allure était rapide ; ils n’échangèrent pas un mot.

Après une dizaine de minutes, l’inconnu se tourna à demi vers Olivier, et, lui indiquant du doigt un superbe manoir féodal du xive siècle, fièrement campé à mi-côte, à une courte distance :

— Nous allons là, dit-il laconiquement.

Olivier inclina la tête sans répondre il marchait étroitement enveloppé dans son manteau, la tête en feu, le cœur tordu par une angoisse terrible.

Cinq minutes plus tard, les deux hommes atteignirent le château.

Les portes étaient ouvertes, des serviteurs attendaient ; ils s’inclinèrent respectueusement et s’écartèrent pour livrer passage, mais sans prononcer une parole.

L’inconnu et Olivier traversèrent une vaste cour, franchirent les degrés d’un double perron de marbre et pénétrèrent dans un large vestibule, éclairé par un fanal tombant du plafond.

Un serviteur vêtu de noir, portant une chaîne d’argent au cou, se tenait dans ce vestibule ; il