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Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/77

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chaque pièce de cette maison, chaque allée de son magnifique jardin leur rappelaient de doux et frais souvenirs.

Ils s’y installèrent, leur séjour à Valparaiso devant se prolonger pendant au moins quatre ou cinq mois.

Après avoir pris quelques jours de repos et avoir visité ses amis, Olivier fit marché avec un arriero et partit à cheval pour Santiago de Chile, en compagnie de Furet, que depuis quelque temps il gardait près de lui ; il avait laissé Antoine Lefort à la maison de l’Almendral pour veiller à la sûreté de doña Dolorès, que d’ailleurs Ivon Lebris devait aller voir chaque jour. Le trajet de Valparaiso à Santiago de Chile se fit assez rapidement.

En entrant dans la capitale de la nouvelle république, la surprise d’Olivier fut grande en remarquant les changements qui, en si peu de temps, s’étaient opérés dans cette ville, que jadis il avait vue si morne, si triste et presque si déserte.

Un vif mouvement régnait dans les rues ; tous les passants marchaient en hommes affairés ; de nombreuses boutiques s’étaient ouvertes et regorgeaient de marchandises précieuses de nombreux émigrants, appartenant à toutes les nationalités de l’Europe, étaient venus se fixer au Chili ; partout on entendait parler français, anglais, italien ; le français surtout dominait.

Le capitaine descendit à l’Hôtel de France — dans tous les pays du monde, même en Océanie, on trouve l’Hôtel de France — ou Fonda Francesa, situé presque au milieu de la calle de los Mercaderes, et tenu par un Provençal nommé Pierre Danis, ancien cuisinier d’un navire de guerre. Cet