Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/81

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de haut bord, huit frégates de premier rang et une vingtaine de corvettes et de bricks, réunis par les Espagnols dans le port du Callao, ou croisant tout le long de la côte.

Cependant les confédérés ne désespérèrent pas de réussir ; les marines militaires chilienne et colombienne furent concentrées à Valparaiso ; lord Cochrane, mandé tout exprès du Brésil pour cette expédition, hissa son pavillon amiral à bord de la frégate le Mote-agudo, et fit des prodiges d’activité pour se former une escadre en état de tenir tête aux forces espagnoles.

Les préparatifs de cette audacieuse expédition furent conduits avec le plus grand secret ; des avisos légers furent expédiés à la recherche des corsaires colombiens et leur portèrent l’ordre de rallier le plus promptement possible le port de Valparaiso.

Plusieurs grands trois-mâts, de construction solide et bons voiliers, furent achetés aux États-Unis de l’Amérique du Nord, en France et en Angleterre, percés de sabords, armés de canons, montés par des équipages nombreux et aguerris, et aussitôt expédiés au Chili.

Ce fut sur ces entrefaites que le capitaine Olivier, qui ignorait complétement ce qui se tramait, vint mouiller sur la rade de Valparaiso.

Depuis son départ de Buenos-Ayres, le capitaine Olivier n’avait pas aperçu une seule voile ; par conséquent, il n’était nullement au courant des questions politiques, et moins encore de l’expédition mystérieusement préparée.

L’aspect belliqueux de la rade le surprit, à la vérité ; mais il n’eut aucun soupçon de ce que les