Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/87

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ordres de lord Cochrane, l’amiral anglais dont vous connaissez tous la grande réputation. À défaut de patriotisme, puisque nous sommes étrangers, l’espoir d’un gain loyalement acquis nous excitera à combattre, comme nous en avons l’habitude. Puis-je compter sur votre dévouement et annoncer à l’amiral, qui attend notre réponse, que nous combattrons en gens de cœur, sous ses ordres ?

— Capitaine, répondit au nom de tous M. Lebègue, le premier lieutenant, nous vous sommes dévoués ; nous vous devons trop pour jamais l’oublier. Tout ce que vous faites ou ferez est et sera toujours bien fait ; vous n’aviez pas besoin de nous demander notre avis dans cette circonstance. Cependant nous vous remercions sincèrement de l’avoir fait : cela nous prouve, une fois de plus, que vous nous estimez et que vous nous considérez véritablement comme étant vos compagnons et de braves marins. Nous vous suivrons partout ; nous nous ferons tuer jusqu’au dernier, avant de vous abandonner. N’est-ce pas, vous autres ?

Ces paroles furent couvertes par les applaudissements enthousiastes de tous les assistants.

On but à la prise du Callao, et tout fut dit.

Comme toujours, cette fois encore, le capitaine et son équipage formaient un tout compact et indissoluble.

Ce dernier et important devoir accompli, rien ne le retenant plus à bord, le capitaine s’empressa de se faire mettre à terre à l’Almendral.

Il avait hâte de se retrouver près de sa chère Dolorès.