Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/91

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des gros navires espagnols, qu’ils attaqueraient autant que possible à l’arme blanche.

L’attaque aurait lieu par une nuit sans lune, et coïnciderait avec une attaque des positions espagnoles faite par l’armée Colombienne qui bloquait la ville et les contingents mis précédemment à terre par la troisième escadre.

Toutes ces mesures prises et définitivement arrêtées, on n’attendit plus que le moment propice pour les mettre à exécution.

La flotte était en partance.

Toutes les embarcations étaient hissées à bord des navires ; aucun bâtiment, sauf le canot amiral, ne communiquait plus avec la ville.

Enfin, quatre jours après celui où Olivier était monté sur son bord, au lever du soleil, une frégate appareilla ; deux heures plus tard, une corvette suivit ; à midi, une seconde quitta la rade.

Ces trois navires étaient expédiés en avant pour servir de mouches à la flotte.

Au coucher du soleil, la frégate amirale hissa enfin le signal du départ.

Aussitôt tout fut en mouvement sur la rade.

Les bâtiments commencèrent à évoluer majestueusement ; les escadres défilèrent en bon ordre, les unes après les autres, s’élevèrent en haute mer, et, au moment précis où le soleil disparaissait à l’horizon, il ne restait plus dans la rade de Valparaiso que des bâtiments de commerce et deux frégates française et anglaise, en station dans le port.

Le vent était bon, la brise maniable, la mer en bonance ; la flotte manœuvrait en ordre de bataille et s’avançait en faisant peu de toile.