Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On avait pris le ris de chasse et serré les perroquets.

On navigua ainsi pendant trois jours, sans qu’il survint le plus léger incident ; le troisième jour, vers le soir, la frégate expédiée en éclaireur reparut ; elle allait de conserve avec une frégate espagnole qu’elle avait capturée ; cette frégate, nommée la Numancia, était chargée de vivres et de munitions de guerre pour le Callao.

L’amiral fit mettre un équipage à bord de la Numancia, et la joignit à son escadre ; c’était un magnifique bâtiment portant soixante pièces de canon.

Le surlendemain, les deux corvettes rejoignirent ; elles n’avaient aperçu aucun bâtiment espagnol.

Le soir du lendemain, une goëlette fut signalée, ayant le cap droit sur la flotte, qu’elle ne tarda pas à atteindre.

C’était un corsaire Colombien commandé par un officier français, le capitaine Lucas, de Nantes ; il s’était glissé, pendant la nuit, dans la rade du Callao, qu’il avait minutieusement examinée, sans être découvert.

La flotte espagnole était très-nombreuse et très-forte en gros bâtiments ; mais la moitié des équipages avaient été mis à terre pour renforcer les garnisons de la ville et des forts, dont les pertes avaient, depuis quelque temps, été très-grandes, tant par les attaques des Colombiens que par les maladies causées par le manque d’eau douce et la mauvaise nourriture.

Le débarquement de la moitié de leurs équipages avait contraint les grands bâtiments à s’embosser,