Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/81

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L’amiral se retourna et jeta un regard profond sur le jeune homme, calme et froid devant lui.

— Un charmant cavalier, dit-il en souriant à doña Carmen, et qui porte admirablement le costume andalous, le plus difficile à porter que je connaisse ; il faut être Espagnol de Séville ou de Grenade pour n’être pas écrasé par ce costume, si pittoresque et si théâtral à la fois.

— Vous avez raison, monsieur l’amiral, les Andalous seuls peuvent bien le porter, répondit le jeune homme en souriant.

— Amiral, dit alors don Jose Maraval, j’ai l’honneur de vous présenter le señor don Carlos del Castillo, mon meilleur ami ; don Carlos, le señor amiral comte de Kersaint.

Les deux hommes se saluèrent avec une exquise courtoisie.

— Je remercie M. Maraval, monsieur, dit l’amiral en français, de nous avoir présentés l’un à l’autre.

— Tout l’honneur et tout le plaisir sont pour moi, monsieur l’amiral, répondit le jeune homme dans la même langue, mais avec un léger accent espagnol.

— Ah ! vous parlez le français, monsieur ? dit l’amiral d’un ton de bonne humeur.

— Fort mal, comme vous le voyez, monsieur l’amiral.

— Peste ce n’est pas mon avis ; mais si vous me le permettez, nous ferons un tour dans les salons.

Après avoir salué la maîtresse de la maison, les trois hommes se promenèrent pendant quelques instants à travers la foule, en causant de choses indifférentes.