Page:Aimard - Rayon de soleil, 1866.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
57
rayon-de-soleil



rière, pas un buisson inexplorés. Dans sa main gauche se balançait sa longue carabine, pendant que sa droite reposait sur le manche en corne de son large couteau de chasse.

Bientôt il ralentit sa course : il avait déjà parcouru une distance considérable, et se trouvait dans le voisinage d’un petit abri sous lequel il avait laissé son canot. Avant de s’en approcher, il fallait reconnaître les lieux, et s’assurer qu’ils ne recelaient aucune embuscade. En conséquence il s’arrêta : après avoir écouté longtemps dans le plus profond silence, il se mit à ramper comme une panthère, sans produire le moindre bruit.

Arrivé sous les racines creuses d’un arbre, il releva imperceptiblement la tête et sonda les alentours d’un œil perçant : son canot était tout proche, et il pouvait l’apercevoir.

Tout à coup, une flamme s’alluma dans son regard ; sa main se crispa sur sa longue carabine, sa tête parut rentrer sous terre ; il devint invisible sur le sol sombre avec lequel son corps se confondit.

Il avait senti dans l’air la présence de l’ennemi… les Shawnees étaient là ! Une circonstance, qui eût échappé à tout autre, avait révélé