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Quand il reparut à la surface, il ramenait avec lui un petit canot d’écorce : sans s’arrêter, il nagea jusqu’à un arbre incliné sur le lac, s’y cramponna avec l’agilité d’un écureuil ; ensuite il vida l’eau qui remplissait le léger esquif, retira de l’intérieur un aviron qui y était caché, et s’installa sur un petit siège de rameur.

Alors il lança son embarcation comme une flèche, traversa le lac et arriva ainsi au second marais.

Après avoir parcouru avec la souple agilité d’une anguille tous les détours suivis par l’eau capricieuse entre les arbres, durant l’espace de cent pas, il se leva debout dans le canot et regarda de toutes parts. Une expression de déplaisir se peignit sur son visage ; il semblait mécontent de n’avoir pas découvert l’objet de ses recherches.

Approchant ses doigts de ses lèvres, il fit sortir un sifflement doux et tremblant entièrement semblable au cri de Bihoreau, espèce de héron fort commune dans les marais de l’Amérique.

Un moment après un cri de même nature lui répondit faible et lointain. Les fines oreilles du Huron l’entendirent parfaitement : il se rassit et