Page:Aimard - Rayon de soleil, 1866.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
98
les drames du nouveau-monde



croisa les bras dans l’attitude d’une patiente attente.

Au bout d’environ cinq minutes, le bruit d’une rame se fit entendre, bientôt apparut un petit canot qui vint doucement aborder celui de l’Indien. Dans cette nouvelle embarcation était un jeune Huron âgé d’à peu près douze ans qui s’empressa de saluer Oonomoo.

— Niniotan, mon fils, est en retard, lui dit son père sévèrement.

— J’ai chassé un daim ce matin, et me suis laissé entraîner dans les bois plus loin que je ne voulais, répondit l’enfant avec humilité.

— Les Moraves ont-ils donné deux langues à Niniotan, pour qu’il croie qu’Oonomoo dit des paroles inutiles.

— Niniotan ne pense pas ainsi, répliqua le fils d’une voix douce et soumise.

— Oonomoo avait dit que lorsque le soleil serait sur la cime des arbres, il attendrait son fils Niniotan. Il a attendu, mais Niniotan n’était pas là.

L’enfant baissa la tête, sans trouver aucune réponse à cette remontrance. Le père s’assit dans le canot du fils, et ce dernier le conduisit rapide-