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histoire des croisades ; liv. i.

attaquant souvent les assiégés ; mais ceux qui défendaient la place résistaient vigoureusement, lançaient des traits de tous côtés, et, des deux parts, l’on tuait beaucoup de monde. Quelquefois de vaillans hommes d’armes sortaient de la citadelle et repoussaient bravement les Francs au-delà du fleuve et du pont ; d’autres fois les Francs avaient l’avantage et faisaient rentrer les Hongrois dans le fort, après les avoir accablés et chargés de blessures. Un certain jour, vers la neuvième heure, Thomas, Clairambault et Guillaume allèrent, avec trois cents chevaliers, revêtus de leurs cuirasses et de leurs casques, et habiles a manier un cheval, se placer en embuscade au lieu où les Hongrois descendaient fort souvent en bateau pour protéger leur territoire, voulant attendre du hasard une occasion favorable de leur livrer combat, ou d’enlever le gros bétail qu’ils trouveraient dans les champs. Tandis qu’ils descendaient le long du fleuve dans cette espérance, ils rencontrèrent sept cents chevaliers du roi de Hongrie, montés sur des chevaux de bataille et bien armés, qui allaient faire une reconnaissance sur l’armée des Chrétiens. Voyant qu’il leur était impossible d’éviter les Francs, ils s’élancèrent au milieu de leurs escadrons et leur livrèrent combat ; mais bientôt vaincus et couverts de blessures, ils furent repoussés ; et, prenant la fuite vers les lieux qui leur étaient connus, tristes et affligés, ils repassèrent le fleuve en bateau et rentrèrent sur leur territoire. Dans ce combat, Guillaume ayant attaqué le commandant en chef de l’armée hongroise, parent du roi en ligne collatérale, homme illustre et qui portait de beaux cheveux blancs, il lui trancha la tête. Cette victoire