Page:Alain - Les Dieux, 1934.djvu/176

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matinées, autrement dit de joyeux départs. Les chants du soir ont couleur de tristesse ; la prière n’y est que d’esprit ; le monde ne la soutient guère ; c’est qu’il va lui-même s’effaçant. Au contraire le chant du matin rebondit sur l’objet et l’esprit se jette hors de lui-même. Sans ce pas du colporteur rien ne serait fait et rien ne serait pensé. La ville est pleine d’aurores manquées, et les dieux y sont tristes.