Page:Alain - Les Dieux, 1934.djvu/229

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Néréides et Tritons, et des Sirènes, afin de savoir si ces divinités ne sont pas autant filles de la terre que le Vaisseau Fantôme. Je n’entre point dans ces discussions ; c’est une manière de penser aux dieux qui hébète l’esprit. Il suffit de remarquer que la plus raisonnable des civilisations fut toujours maritime, et que de toute façon les travaux marins, l’industrie des constructeurs de navires, les commerces, les lointains voyages, et les hospitalités forcées, comme on voit dans l’Odyssée, sans compter le gouvernement réel des plus savants, et non pas des plus ambitieux, ont contribué beaucoup à délivrer les hommes de la partie la plus sauvage et la moins gouvernée de leur esprit. Il faut noter, en revanche, que la séparation des hommes et des femmes est sous ce rapport bien plus marquée dans l’existence marine, où l’homme s’instruit par des travaux tout à fait éloignés de la maison, et dans des circonstances où la loi