Page:Alain - Les Dieux, 1934.djvu/285

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faut deviner et qu’il faut dépasser. C’est pourquoi je redis que Chateaubriand a dépassé le sublime païen et même le sublime chrétien, en sa parole des Martyrs qui est peut-être la plus belle parole. Au chrétien qui donne au pauvre son manteau, le païen dit, selon sa profonde sagesse : “Tu as cru sans doute que c’était un dieu ?” — “Non, répond le chrétien, j’ai seulement cru que c’était un homme.”