Page:Alain - Les Dieux, 1934.djvu/291

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le même dans les siècles nous élève peu à peu vers la contradiction juive, fumier de job et sacrifice d’Isaac, images violentes du jeu de l’arbitraire avec lui-même.

Dans le compromis de l’Olympe, le caprice de Jupiter est bonhomme, toujours modéré, selon la commémoration agreste, par les affections de famille et les querelles de Junon. Si ce n’est que le destin se montre quelquefois, qui n’est que la nécessité d’être roi, supérieure au roi. Le père aussi, dans la famille réelle, est souvent dur et impitoyable comme sont les choses ; car il est ministre des choses ; et si la moisson est maigre, il faut mesurer les rations. Ration c’est raison, et la raison n’est pas tendre. Toutefois dans Jupiter, et par le mélange du pouvoir de guerre avec le pouvoir d’industrie, le destin est plus près du roi, et dans l’ombre de son trône. C’est là qu’il le retrouve, après qu’il a laissé jouer un peu les héros immortels, après qu’il a joué lui-même, à la manière d’un homme,