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CHAPITRE V

LE DIABLE

Le Satyre est toujours sur le point de se montrer derrière l’arbre. Il se peut, à chaque instant, qu’une souche d’arbre, en forme de biche, nous regarde. Toutes choses fuient, se montrent, se cachent par notre mouvement. Les bruits bondissent, l’écho nous répond. Sur la plaine, et comme un pont par-dessus la rivière, l’arc-en-ciel se montre. L’arc des villes, cette porte des armées, est plus massif ; on peut le toucher. On y veut passer ; cet appel d’air sous cette voûte nous met en marche. La puissance est belle, l’athlète est beau, César