Page:Alain - Les Dieux, 1934.djvu/384

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

éclate dans la Jérusalem, et mieux encore dans les Martyrs. Mais l’Évangile repousse ce genre de secours ; c’est assez dire, et c’est tout dire.

Il reste que la conscience qui se sent descendre a besoin d’un arbitre qui la délivre, qui la fasse rebondir par la foi et l’espérance ; en sorte qu’en dépit de moqueries faciles, l’absolution est bien la fin de la confession ; sans quoi l’homme serait perdu par ce qu’il a de bon. Il n’est guère de confesseur qui ne sache discerner dans n’importe quelle faute un égarement de l’esprit qui fait de la faute une sorte de dieu. Il est très vrai qu’il n’y a que la foi qui sauve ; et il est très vrai que l’orgueilleuse faute est justement le contraire de la charité. L’exemple du salut est parfait dans la rencontre de Jean Valjean et de l’évêque. Cette sorte de légende, qui est populaire comme sont les légendes, est un texte suffisant pour les serviteurs de l’esprit, toujours menacés par un gigan-