donné à tous de produire ce grand témoignage ; et l’épreuve des martyrs, ou témoins, est heureusement rare. La moralité consiste dans la méditation de ces terribles épreuves, et dans la résolution de les supporter. La société des honnêtes gens consiste en ce que tels sentiments sont devinés en tous ; et c’est certainement un art permis que celui qui écarte ce calice.
Quant à la volonté, quelquefois, d’échapper au tyran, d’assurer le règne de la liberté et de la vertu, elle convient à l’homme d’âge. Dans le jeune homme, ce serait une volonté de se damner qu’on nous représente dans le diable, cette conception populaire, si naturelle puisque l’homme ne serait pas libre s’il ne pouvait renoncer à sa propre humanité. Cette diablerie n’est pas sans grandeur. On la rencontre quelquefois, et le devoir est même de lui pardonner, ce qui apparaît dans les éclairs de l’esprit, si bien nommés.
Tel est donc le monde moral ; tel il se montre par des oscillations et quelquefois des drames. Le devoir est de n’y voir