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Page:Alain - Propos sur le Bonheur (ed. 1928).djvu/261

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l’art de se bien porter

faire. Ce n’est plus cette peur d’être malade qui aggrave tout. S’il y eut, comme on dit, des solitaires qui attendaient la mort comme une grâce de Dieu, je ne m’étonne pas qu’ils soient morts centenaires. Cette durée que nous admirons chez les vieillards, quand ils ont fini de s’intéresser à quelque chose, vient sans doute de ce qu’ils ne sentent plus la peur de mourir. Choses qu’il est toujours bon de comprendre, comme il est bon de comprendre que la raideur, qui vient de peur, fait tomber le cavalier. Il y a un genre d’insouciance qui est une grande et puissante ruse.

28 septembre 1921.