Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/123

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tante des bébés, les claquements des petites galoches sur les pavés, les lectures, que Thérésine commentait de façon si humoristique aux jeunes élèves, étaient les seules distractions qui allégeassent un peu la tristesse de la jeune veuve. Au milieu des transformations et des nouveautés, seuls restaient permanents, immuables, son deuil austère et son culte pour le bien-aimé disparu.

Tout le bien auquel elle s’efforçait, Hélène entendait qu’on en fît honneur à la mémoire de Serge. Et c’était pour grandir ce prestige posthume qu’elle poursuivait avec une ténacité pieuse l’exécution des desseins généreux, conçus par le défunt, et dont Armand Fabert avait été le confident.

Naturellement, les châtelains de la Chènetière blâmaient avec sévérité ces innovations dispendieuses. La tante s’était promis de saisir la première opportunité pour glisser quelques sages avertissements à la charitable prodigue. Or, la veille même, une indiscrétion avait porté à la connaissance de M. Boulommiers certain devis de bains publics qui l’avait fait bondir d’indignation. Il fallait sans retard empêcher cette nouvelle folie.