Aller au contenu

Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
110
AIME, ET TU RENAITRAS !

Peut-être eût-il été préférable de remettre une explication de ce genre à un autre jour. Mais on ne choisit pas l’occasion : elle surgit d’elle-même. Au surplus, le tact n’avait jamais été la qualité maîtresse de : Mme Boulommiers. Puis Hélène, malgré sa douceur, possédait si peu d’idées et de sentiments communs avec sa tante que celle-ci en éprouvait, un malaise et jugeait sa nièce fuyante et volontaire. La chance d’un tête-à-tête s’offrant rarement, Mme Boulommiers se hâta de profiter du hasard. Elle débuta avec circonspection, d’un air de sympathie :

— Ma pauvre chère enfant, que je voudrais te savoir moins triste, moins seule !

— Pardon, ma tante ! Je ne suis pas seule, puisque Jean est devenu mon compagnon d’existence. Et si je reste triste, ce n’est pas sa faute.

Mme Boulommiers eut un haussement d’épaules impatient.

— Je ne dénie pas à Jean certaines qualités de cœur. Mais cet original ne saurait être le conseiller et le soutien d’une femme comme toi, chargée de grands intérêts. Quant à Mlle Mainfrey, amie dévouée, charmante, j’en conviens…