Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/133

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Quand la porte qui faisait communiquer le bureau du directeur et la salle des employés s’ouvrit, tout le monde tressaillit. Tous les regards se tournèrent vers M. Jean Marescaux qui, le stylo en suspens sur le bloc-notes, disait simplement :

— Mademoiselle Jouvenet, veuillez rechercher la première lettre où ce constructeur de machines agricoles, de Bressuire, accusait les fontes livrées d’être insuffisamment carbonées, ou coulées en moules froids.

Thérésine eut vite fait de trouver la pièce demandée et la tendit à son chef avec cette réserve strictement polie, et plutôt sèche, dont elle usait envers lui.

— Voici, monsieur.

Mais sa voix se perdit dans une rafale subite de tintements désordonnés. On eût cru que les cloches de l’église devenaient folles. Un battement de tambour se mêla de loin aux sons du bronze. Les têtes se dressèrent au-dessus des pupitres avec un tressaillement, comme si la foudre subitement s’abattait sur le toit. Les bruits du travail s’arrêtèrent dans l’usine au long hululement de la sirène. Ce qu’on attendait, avec une sourde crainte, éclatait.