Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/134

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— Ça y est ! murmara une voix.

Et de tous les coins, un écho épouvanté frémit : « La guerre ! »

Expéditionnaires, dessinateurs, quittaient prestement leurs places et gagnaient le dehors. Tout règlement s’abolissait. Au-dessus de la petite vallée, le tocsin hurlait son appel et clamait l’alarme. Plus d’espoir ! L’enfer se déchaînait sur la terre pour saccager, détruire, ruiner l’harmonie et la beauté créées par un long effort de l’humanité laborieuse.

Les deux jeunes gens demeuraient face à face, immobiles, comme subjugués par un fluide magnétique qui les clouait à cet endroit. Pensée et conscience submergées dans un effroyable remous, seule subsistait en eux la vague impression d’un universel effondrement.

Chez Jean Marescaux, cette sensation d’écroulement se fit vite perceptible. Quelque chose, c’était certain, dans la commotion reçue, venait de disparaître, quelque chose s’élevant jusqu’ici entre lui-même et cette personne profondément consternée, qui se tenait là, les bras tombants. Barrière fictive, et pas moins formidable, forgée de conventions, de préjugés qui tombaient à cette heure, pulvérisés en miettes misérables.