Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/161

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— N’insistez plus sur ce sujet, ma tante. La résolution que j’ai déjà exprimée n’a pas varié.

Le masque doucereux tomba d’un coup. Et les bajoues plissées d’un rictus sardonique, Mme Boulommiers gouailla :

— Tu me fais rire ! Une veuve de vingt-six ans ne doit pas dire : Fontaine, je ne boirai pas de ton eau. Qui dédaigne la fontaine risque plus tard de s’abreuver à une mare.

— Ma tante !…

Hélène, d’un bond s’était dressée, ardente d’indignation sous l’injure. Mme Boulommiers la brava d’un air de défi :

— Tu as beau te regimber. Ton genre de vie est trop insolite pour ne pas t’exposer aux commentaires. Que tu le veuilles ou non, les bavardages vont leur train. Une jeune femme, qui prétend s’ensevelir dans un deuil inconsolable, loin du monde, ne saurait montrer trop de prudence dans ses fréquentations. Elle doit, avant tout, éviter de recevoir un homme, quotidiennement et familièrement. Ainsi semble-t-il, du moins, à ma raison bornée !

La stupeur d’Hélène accusa que la botte perfide avait touché. Mais la jeune femme,