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Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/165

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AIME, ET TU RENAITRAS !

Mlle Valreux, Nanette, léguée par la marraine à la filleule comme un bon meuble de famille.

Pleine d’égards pour la sexagénaire, Hélène la fit asseoir près d’elle au fond de l’auto. Le trajet fut silencieux. Du coin de l’œil, la vieille camériste épiait le beau visage ivoirin, creusé de fatigue, et, avec le sûr instinct du dévouement, suivait les émotions muettes de la jeune femme. Pourquoi, après s’être refusée si longtemps à refaire cette route, la jeune femme se décidait-elle subitement à ce voyage ? Pour quel motif revenait-elle ainsi se meurtrir le cœur ? À bout de suppositions, Nanette concluait :

— Je parie que c’est pour penser à lui, encore plus !

Et sa bouche édentée se fronsquillait, pincée brusquement comme pour retenir un soupir. Elle devinait juste, la vieille au cœur simple ! La veuve de Serge, blessée au plus sensible de son être, accourait vers le refuge sacré pour raviver sa ferveur et affermir sa foi — stupéfaite, éperdue qu’on eût osé attenter à son dieu et railler son culte !

Les arômes balsamiques de la forêt, aiguisés par l’air de l’Océan ! L’atmosphère suave du