Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/17

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Procès ? Divorce ? En tout cas, des papillons noirs ! »

Le train s’immobilisait, à une halte, pour détacher du convoi quelques wagons chargés de fonte et de ferraille. Ceux-ci furent aiguillés sur une voie étroite, qui filait vers les hautes cheminées dont les cylindres rougeâtres dépassaient les cimes des bois, à l’horizon. Plus proches, au milieu des prés, quelques maisonnettes symétriques, encadrées de jardinets, indiquaient une colonie ouvrière en formation.

De l’autre côté de la station, attendant que la barrière du passage à niveau fût ouverte, se pressait une foule nombreuse et endimanchée, les hommes, vêtus de drap fin, un melon ou un haut-de-forme sur la tête, les femmes portant le chapeau à fleurs, la coiffe angevine en éventail ou le bonnet plissé des Saumuroises, et tenant contre leurs jupes des enfants aux mines affriolées. Derrière ces piétons, un encombrement, à chaque seconde accru, de véhicules de tous modèles et de tous calibres, autos, victorias, carrioles ou tilburys.

Une effervescence joyeuse animait cette cohue d’où montaient de joviales exclamations à l’adresse des cheminots.