Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/41

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fleuries de scabieuses, d’œillets et de giroflées, se bosselaient entre la mer et la forêt de chênes verts, de sapins et d’acacias qui recèle, sous ses ombrages, d’élégantes résidences d’été.

Hélène, debout sous la véranda, savoura le sourire de la lumière et le doux arôme des œillets qui se distillait dans l’air salin. Tous les espoirs et les joies de ce matin radieux lui pénétrèrent l’âme :

— Mon Dieu ! qu’il est doux de vivre !

Un infini clair sans une ombre, comme cette vision resplendissante : ainsi lui apparaissait le monde entier, après ces trois semaines de délices. Malheur, chagrin, souci : des chauves-souris timides qu’on écarte d’un battement d’éventail. Rien n’était possible que le bonheur sans fin, près de l’être aimé, le protecteur vigilant et fort qui saurait vaincre les puissances nuisibles ! Elle l’apercevait là-bas, fendant les vagues d’un bras robuste. Et tout en suivant de l’œil ces joyeux ébats de triton, Hélène murmurait pour mieux s’affirmer sa chance merveilleuse, et sa confiance et sa tendresse :

— Le savoir mien comme je suis sienne, absolument et pour toujours ! Être si parfaitement unis que chacun de nous ne sait plus rien déter-