Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/50

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Je m’enflammai quelque peu, je l’avoue… Au cours des travaux de prospection qui m’écartaient de Marrakech, j’écrivis peut-être deux ou trois billets passionnés. Tu sais comment la fièvre africaine égare quelquefois un homme et lui enlève la responsabilité de ses paroles et de ses actes.

— Je le sais trop ! murmura faiblement Armand, blêmi tout à coup.

— Ne crois pas à une allusion, vieux camarade ! fit Guérard, serrant rapidement la main de son compagnon et évitant de le regarder. Je veux simplement t’apprendre comment Meg se trouve en possession de certaines lettres qu’elle interprète comme « des promesses solennelles valables aux yeux de tous les honnêtes gens », ainsi qu’elle le déclare avec emphase.

— Mais qu’espère-t-elle, puisqu’elle te retrouve… marié ?

— Tu dois comprendre qu’elle a besoin de clamer sa colère et son dépit ! Venir du Maroc, exaspérée par mon silence et, sans doute, par d’autres déceptions, apprendre mon mariage par l’avis d’un journal parisien, accourir à Saint-Pierre, trop tard : autant de désappointements qui exigent une compensation financière.