Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/87

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de la vierge-veuve. Et brusquement, sa curiosité éclata :

— Alors, c’est de tout cela que vous avez fait votre vie… en souvenir de Lui ?

Les yeux bleus limpides se levèrent sans trouble. Et Solange confessa, simplement :

— Oui, c’est de tout cela que je vis, en effet, — et vous l’avez deviné, — parce que je l’y retrouve ! Il me guide et m’entraîne. Je me sens en communion perpétuelle avec le meilleur de sa pensée et de son âme.

Hélène trembla légèrement sous le pur regard attaché au sien. Pour la première fois depuis son épreuve, la jeune femme sortait d’elle-même pour écouter autre chose que l’éternel lamento pleurant dans son cœur. L’aveu de Mlle Mainfrey émouvait en elle une sympathie mêlée de vénération. Mais elle se voyait trop loin de cette bravoure résignée et généreuse. D’avance, elle s’insurgea contre la leçon qui n’était pas formulée.

— Je vous admire, Solange, je vous envie ! Mais moi, je ne pourrais pas !

Mlle Mainfrey comprit que la minute attendue venait de sonner, — la minute décisive où il fallait imprimer une impulsion salutaire à cette