destinée désorientée. Sans prendre garde au recul peureux d’Hélène, elle lui passa autour du cou un bras caressant, et dit à demi-voix :
— Essayez, chérie ! Vous verrez quel courage inattendu vous viendra, au cours de cet effort. Continuer l’œuvre de ceux qui nous ont quittés trop tôt, n’est-ce pas prolonger leur action dans la vie terrestre ? Votre cher mari ne vous a-t-il pas nettement manifesté sa volonté par ce testament qu’il eut la précaution touchante de rédiger aussitôt votre union ? En faisant de vous son héritière, il vous lègue le soin de veiller à l’établissement dont il fut le créateur. Démentirez-vous sa confiance ?
La veuve de Serge se débattait faiblement, sous la douce étreinte.
— Je ne saurais pas… C’est trop lourd pour une femme… pour moi, ignorante des affaires.
— Vous vous instruirez ! J’ai bien appris, moi ! Et je tiens ma place, depuis la mort de mon père, dans le comité de direction. Vous trouverez dans M. Fabert un aide compétent, averti, qui vous instruirai.
— Je ne pourrai pas ! Je ne pourrai pas ! Solange retira son bras et garda le silence. La jeune femme demeurait immobile, le vi-