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Page:Alanic - L essor des colombes.djvu/15

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LES FEMMES FRANÇAISES


L’ESSOR
DES COLOMBES




M. Servain, pressant sous son bras la grosse serviette de chagrin qui ne le quittait pas en semaine, sauta du tramway sans daigner attendre l’arrêt, leste comme un jouvenceau. S’engouffrant sous les arcades de la place d’Armes, il plongea dans les profondeurs de deux ou trois magasins, reparut, les mains empêtrées de petits paquets liés de faveurs, et prit sa course à vive allure.

Il était heureux que la rue Gargoulleau fût toute proche, et l’habitation dudit M. Servain, sise au commencement de la rue, car le digne homme, qui oubliait ses cinquante ans et les trente-trois degrés du thermomètre en cette fuite rapide, fût arrivé chez lui dans l’état lamentable d’une éponge ruisselante.

— Papa ! voilà papa ! cria une voix claire de vigie,