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VIII


Magnificat anima mea Dominum.

De la base au faîte, les vieilles pierres grises de la basilique frémirent en d’harmonieuses résonnances. Magnificat ! La voix fluide lançait d’un jet pur, vers les voûtes cintrées, ce cri d’amour et d’extase. Suspendus en grappe à la corde qui se balançait devant la sainte table, quatre ou cinq enfants de chœur s’efforçaient de donner aux cloches un branle solennel. Magnificat !

Des feuillages en faisceaux, des guirlandes paraient d’une grâce rustique les piliers massifs, aux chapiteaux effrités. Des buissons de roses et de marguerites remplissaient le chœur, formaient une rampe fleurie aux degrés de l’autel roman surélevé. Partout des robes et des voiles blancs, des ceintures bleues, des bannières et des banderoles aux candides couleurs de la Vierge Immaculée ; des enfants, couronnés de fleurs, agenouillés sur les dalles tombales où s’effaçaient les écus blasonnés et les noms des morts.

Le vieux curé, de sa stalle antique, contempla la scène avec une émotion de naïve fierté, Lusi-