Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/115

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gnan s’était montré empressé de rendre hommage à la Reine du Ciel. En cet instant, la fête atteignait l’apogée de son éclat édifiant : c’était vraiment le frisson sacré de la ferveur qui remuait la foule, debout pour écouter le cantique sublime :

Quia fecit mihi magna qui potens est !

(Il a fait en moi de grandes choses, Celui qui est puissant et de qui le nom est saint !)

Que d’humble étonnement et de reconnaissance éperdue en ces paroles de la Vierge, élue pour devenir la mère d’un Dieu ! Et avec quelle émotion et quelle gravité les redisait la voix d’argent de la soliste ! On la sentait complètement abandonnée à son chant, cette petite Monique ! Debout au premier rang du groupe des choristes, sa tête auréolée d’or roux penchée de côté, ses yeux bleus levés vers la lampe du sanctuaire, sa page de musique déroulée entre les mains, elle était digne, plus que jamais, des pinceaux du Maître de Fiesole ! Et le compositeur, en l’accompagnant à l’harmonium, s’émotionnait d’entendre cette voix suave et touchante traduire, avec tant de justesse, les phrases qu’il avait écrites. Il semblait à Adrien que des ailes d’anges le soulevaient dans l’espace, l’approchant des divins concerts.

Estelle, plus loin, dans un coin assombri de la nef, éprouvait au contraire en écoutant le chant