dommage ; on ne peut le faire passer d’une année sur l’autre, mais on se venge en le faisant aller jusqu’en mai pour le moins. Dame ! il est aussi sain que peu dispendieux, vous comprenez qu’on le fasse durer le plus longtemps possible.
Pour varier vos plaisirs culinaires, à ce tubercule si célèbrement populaire nous voyons se succéder tour à tour le tendre haricot vert dont les fils, si l’on s’en rapportait aux apparences, pourraient servir à tisser de la toile à emballage ; l’épinard, ce balai de l’estomac, qui ne vous est pas tout à fait inutile pour faire passer la maman et le papa dont nous vous avons parlé ; les choux-fleurs, qui simulent assez bien des chicots-monstres ; l’oseille, dont l’acidité est tellement adoucie par les jaunes d’œufs, que le vinaigre, par comparaison, pourrait être pris pour du miel de Narbonne.
Et l’omelette, ce mets improvisé dans tous les pays ? « Vous
riez ? Est-ce que
par hasard le
jour où l’on vous
en sert, on vous
ferait manger du
poulet ? Ce ne serait
pas si sot de
faire d’une pierre
deux coups. — Ou bien vos omelettes
seraient-elles
faites comme le grand Condé en fit une un
jour ? — Comment, le grand Condé faisait des
omelettes ? — Oui, mais en les retournant il les jetait dans les cendres.
Et la salade, qu’en dites-vous ? L’huile y domine-t-elle ?