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La France et Rome de 1700 à 1715

gaa, * qui avait amassé beaucoup d’argent dans sa charge de vicaire, en tolérant quelques abus dans la ville * » ; Acciaioli, « amoureux de la nièce d’Ottoboni, qu’il voulait épouser avant d’être cardinal* » ; OUoboEii lui-même, dont nos correspondants officiels à Rome ne médisent guère, car il appartient à la faction française, mais que nous savons être t un panier percé, méprisé par le désordre de ses dépenses, de ses affaires, de sa conduite et de ses mœurs ^ » ; enfin, Negroni, Génois d’une extrême cupicUtL^ cher aux juifs avec qui il trafiquait, odieux au peuple qui voulut le lapider, à cause de la cherté du blé, quand il fut préfet de Tannone, « capable d’aimer mieux l’empereur (et surtout son argent) que Dieu même, » et qui mérite de figurer dans cette galerie cardinalesque, avec une physionomie mi partie de Tartufe et d’^li ?ar^qui eût réjoui Molière : « Un jour, voulant faire la vendange dans sa vigne Monlalte, il fit confesser tous ses domestiques pour une communion générale, et, après leur avoir dit la messe, il les mena couper le raisin avant que de les communier, de peur qu’ils ne mangeassent des grappes ^ » Quelle illumination de casuiste et d’Harpagon que petle idée d’exploiter, au profit de ses vendanges, la crainte salutaire d’un péché mortel entre l’absolution et Teucharistie 1 Au reste, celui-là, les seianti mêmes l’avaient toisé, le recevant « dans leur troupe sur le pied d’un cynique pour insulter leurs adversaires, sauf à le désavouer ». Et l’abbé de Polignac ajoute dans son mémoire : « Les cardinaux

i , Aff. Mr, Rome, supplément X. L’abbé Melani à Torcy, il sepleiTibre iTOO.

2. AIT. éîr. ibid,

3. Sàiut-SiinoQ, Mémoires, , 155.

4. A (T. êtr. Rome, 506. Mémoire de Tabbé de Polignac sur le Sa-