recueillir la vérité divine, de la traduire en langage mortel et de la promulguer ? — Passons une rapide revue de ces cardinaux. C’est d’abord Fabroni, « d’un naturel ardent et féroce, qui obtient tout en criaillant* » ; ce sont les deux frères Albane, neveux du pape, jaloux l’un de l’autre jusqu’à la frénésie, mais pareillement vendus aux puissances, tantôt à la France, tantôt à l’Empire, et toujours cherchant le « robinet » le mieux ouvert ; c’est Sacripanti, sorti d’une échoppe de tailleur, arrivant à laisser une fortune de 100.000 pistoles* ; Barberini, « d’une horrible duplicité, méchant et incapable de droiture » ; Imperiali, « fantasque, bourru et bizarre ’ » ; Griroani, «un scélérat de premier ordre et qui ne prenait mémo pas la peine de se cacher d’être capable do toutes sortes de crimes et de n’y être pas un apprenti
- » ; Médicis, « qui ne portait jamaissa calotte,
était vêtu presque en cavalier ; ses bas rouges étaient toute sa marque ; on ne le voyait que malgré lui vêtu en cardinal et seulement aux cérémonies^ », mais il ne dépensait jamais moins de vingt-cinq louis d’or par jour en eaux rafraîchissantes et en glaces^ » ; Pignatelli, t sans foi, sans honneur, et peut-être sans religion, hypocrite le plus déshonoré du Sacré Collège 7 9 ; Colonna, sans nul talent, excepté d’être bon cocher et bon violoniste ; Corsini, joueur ; Caprara» usurier ; Altieri, « moins que rien, un zéro» ;Carpe-
{. Aff. étr. Rome, 539.
2. Archives d’Amersfoort, bol le R ; lettre de Rome à l’abbc d’Etemare, 6 janvier 1727.
3. Aff. élr. Rome, 494.
4. Saint-SimoD, Mémoires, H, 362. — Une dépAclie du cardinal de la Trémoille (Aff. étr. Rome, 494) dépeint le Grimani comme « un Vénitien capable de tous les crimes, noir, méchant et sans religion ».
5. Saint-Simon, Mémoires, II, 363.
6. Correspondance inédite de Mabillon el Monl faucon, II, 78.
7. Aff. étr. Rome, 494.